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La supplémentation en aquarium récifal : Quelle est la meilleure méthode ?

Publié le 28/01/2022vue4305 fois

Réacteur à hydroxyde, réacteur à calcaire, méthode Balling avec pompe doseuse, il n’y a pas vraiment de meilleure méthode pour ajouter les différents éléments consommés dans votre aquarium, l’essentiel étant d’être régulier et d’éviter les dérives de paramètres.

Tout au long du développement et de la croissance des invertébrés dans un aquarium, ceux-ci consomment des oligo-éléments et minéraux qui finissent par appauvrir l’eau. De même l’écumeur retire parfois ces constituants essentiels de l’eau.

Il est donc impératif de rajouter régulièrement ces divers éléments pour garder des valeurs stables sur la durée.

Différentes solutions permettent d’ajouter tel ou tel élément de façon automatisée afin d’avoir les paramètres les plus stables et précis possibles, cependant deux grandes écoles s’affrontent :

1. Les changements d’eau réguliers

Lorsque l’on procède à des changements d’eau, on peut utiliser des sels dit "enrichis".
Ces sels ont la particularité de recréer une eau avec des valeurs en calcium, magnésium et oligo-éléments plus hautes que la normale. Cette eau enrichie peut donc tout à fait combler la consommation des invertébrés présents dans l’aquarium.

Ce système fonctionne surtout sur des aquariums de volume modeste jusqu’à 200 litres environ et peuplés raisonnablement en invertébrés grands consommateurs de minéraux.

Il faudra prévoir un minimum de 20 % de changement d’eau toutes les semaines à 10 jours maximum afin de ne pas trop avoir de variations de paramètres.


Cette méthode simple à mettre en place sur 200 litres sera bien plus contraignante en termes de production d’eau sur des volumes supérieurs. De même la masse biologique d’invertébrés consommateurs de minéraux et oligoéléments sera trop importante sur des volumes supérieurs pour être seulement compensée par les changements d’eau.

2. La supplémentation avec peu de changements d’eau

Faire peu de changements d’eau et ajouter manuellement ou automatiquement les différents éléments consommés est tout à fait possible, cela demande cependant une surveillance pointue des paramètres.

En effet rajouter des éléments sans surveillance peut s’avérer dévastateur si un ou plusieurs éléments se retrouvent en trop grande quantité dans l’eau.

Chaque méthode de supplémentation est différente et possède des avantages et inconvénients :

- Le réacteur à hydroxyde

Le réacteur à hydroxyde est hermétique. Il est souvent relié à la compensation d’évaporation automatique et contient de l’eau osmosée ainsi que de l’hydroxyde de calcium.

On obtient ainsi de l’eau de chaux qui est injectée dans l’aquarium. Cette eau de chaux est un liquide saturé en calcium permettant de conserver un taux correct de calcium et de stabiliser le KH de l’aquarium.

- Le réacteur à calcaire

Le réacteur à calcaire est hermétique et alimenté par une petite pompe de faible débit qui envoie l’eau de l’aquarium dans celui-ci.

Dans ce réacteur on peut placer un substrat calcaire comme de l’aragonite ou ARM. Du CO2 va être injecté dans ce réacteur afin de baisser le PH et dissoudre ce média calcaire avec l’acidité de l’eau ainsi produite.

Le PH est contrôlé en continu afin de ne pas descendre dans des valeurs trop basses et de contrôler parfaitement l’injection de CO2. Ce type de réacteur va ainsi pouvoir enrichir l’eau en calcium mais pas seulement, suivant le substrat choisi et sa composition, les différents éléments dissous pourront se retrouver ainsi dans l’eau.

De nombreux récifalistes remplissent ces réacteurs avec des squelettes de coraux morts qui -lors de leur dissolution- apportent ainsi tous les éléments nécessaires à la constitution de leur squelette et croissance. Cela enrichira l’eau en minéraux mais aussi en oligo-éléments. Ce sera donc bien plus complet.

- La méthode balling avec pompes doseuses

Cette méthode utilise des pompes doseuses qui puisent les différents éléments dans des bidons ou récipient distincts et injecte au ml près voire même avec plus de précision, les différents éléments dans l’aquarium.

Vous pouvez régler chaque dosage vis-à-vis du volume injecté, de la fréquence des ajouts, etc. … C’est l’automatisation totale. Des pompes doseuses à 1 ,2 ,4 ,6 ou 8 têtes existent et permettent de gérer la supplémentation d’autant de composés différents.

Avec cette méthode, un suivi très réguliers de tous les paramètres ainsi qu’une grande confiance envers l’électronique qui composent ces pompes sont nécessaires.

En effet si une défaillance vient à se produire, les pompes peuvent sans prévenir injecter en continu 500 ml d’une solution au lieu des 1 ml journaliers demandés, cela pouvant avoir des répercutions dramatiques sur le vivant présent dans l’aquarium.

Notre conclusion

La méthode balling semble la plus complète car l’on peut vraiment injecter un grand nombre d’éléments chimiques différents pour palier toutes les carences. Elle est toutefois également la plus risquée en termes de défaillance et demandera un suivi très régulier et parfois contraignant des paramètres pour éviter les dérives.

Les réacteurs représentent un peu moins de risques si l’installation est bien sécurisée mais sont un peu moins complets vis-à-vis des éléments supplémentés.

Quoi qu’il en soit nous vous conseillerons quelques soit la méthode choisie de faire des changements d’eau réguliers. Cette méthode reste la plus naturelle et permettra d’amener des éléments non ajoutés suivant la méthode choisie mais également de retirer des excédents de minéraux ou oligo-éléments qui auraient été sur-dosés par exemple.


Les changements d’eau restent donc selon nous primordiaux pour la santé de votre aquarium récifal.

Auteur : Nicolas