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Sable en aquarium récifal : pour ou contre ?

Publié le 19/01/2022vue8308 fois

La gestion des sédiments en aquarium récifal est assez complexe et le sable peut parfois en accentuer encore la difficulté. Cependant le sable reste un atout esthétique indéniable et un refuge miracle pour une microfaune variée très utile. Une épaisseur de 4 à 5 cm semble être le bon compromis.

La mise en place de sable en aquariophilie récifale à très longtemps fait débat.

La mode du "barre bottom" (aquarium récifal sur vitre nue sans sable) était basée sur un fort écumage, fort brassage et on laissait donc de côté les éventuels bienfaits apportés par le sable.

Cette volonté de ne pas mettre de sable était en fait basée sur le fait que l’on pensait que le sable était un nid à sédiments et un danger potentiel à long terme concernant l'augmentation des nitrates et phosphates. 

Cette vision était en fait surtout due à une mauvaise utilisation du sable. 

En effet, il était souvent utilisé en faible couche dans laquelle aucune microfaune digne de ce nom ne pouvait se mettre en place et où l’activité bactérienne n’était pas complète et efficace. Ajoutez à cela un cruel manque d’entretien et une absence de siphonage sur ces faibles épaisseurs et vous obtenez en effet un véritable nid à problèmes.

Si l’on choisit de mettre en place une épaisseur de sable dans un aquarium récifal, il faut respecter certaines règles pour que celui-ci soit efficace, propre et peu contraignant en entretien.

 

Dans le cas d’un aquarium récifal classique doté d’un écumeur performant et de roches bien ensemencées, une épaisseur de 4 à 5 cm semble être le bon compromis. En plus du côté esthétique et lumineux apporté par la couche de sable, le rendu sera également plus naturel et efficace en respectant ces quelques notions :

  • En effet sur une couche de 5 cm une véritable microfaune peut s’installer.  Cette microfaune est constituée d’organismes invisibles à l’œil nu bien plus petits que les classiques isopodes comme les gammares ou autres.

Dans cette épaisseur cette microfaune invisible se reproduira et traitera les gros déchets organiques tombés dans le sable afin de les pré-dégrader et de faciliter par la suite le travail ultime de dégradation par les bactéries. Le sable peut ainsi devenir le véritable rein de votre aquarium.

  • La granulométrie doit être variée afin de proposer des "niches" écologiques différentes suivant les espèces de microfaune.

De plus un sable trop fin est très délicat à gérer vis-à-vis du brassage qui aura tendance à le faire voler et à le déplacer.

  • Un clochage et siphonnage régulier de la couche supérieure sera nécessaire pour évacuer le plus gros des déchets et de la sédimentation, le reste sera géré en couche plus profonde par la microfaune. 

Une couche trop faible de sable oblige à clocher et siphonner la totalité de l’épaisseur à chaque fois prélevant à chaque fois toute la microfaune et annulant ainsi l’efficacité épuratrice du sable devenu vivant. C’est à ce moment-là que les sédiments s’accumuleront si l’entretien n’est plus régulier.

  • Des détritivores spécialisés comme les escargots Nassarius sp, les Strombus sp, les ophiures, étoiles de mer et les oursins Dollars pour le sable seront indispensables afin de le remuer et éviter que celui-ci ne se colmate. Ils consomment en plus en premier plan les macro-déchets et font donc aussi partie de la chaine intégrale de dégradation.

En résumé

En respectant les quelques règles suivantes :

  • Une couche pas trop fine ni trop épaisse (environ 4,5 – 5 cm)
  • Un clochage régulier en surface sur 1 cm environ
  • Une équipe de détritivores adaptés
  • Une granulométrie bien choisie

Votre sable sera bien vivant, efficace pour l’épuration et la dégradation des déchets organiques et sédiments, le tout en représentant un entretien faible.

L’esthétique de votre aquarium n’en sera que meilleure et le comportement des animaux encore plus naturel. C’est donc un plus pour votre aquarium récifal à condition d'être correctement mis en place.

Auteur : Nicolas